Camiel est une créature assez... étrange. Solitaire. Il fuit le plus possible la compagnie des autres. Non pas parce qu'il n'aime pas cela, mais parce que, d'une certaine manière, il la craint. Il a peur de s'attacher aux personnes, et d'être déçu, de nouveau. Pourtant, il est plutôt sociable quand il s'y met. Taquin au possible, sans gêne comme pas permis, c'est exactement ce qu'il est.

Lorsqu'il ouvre la bouche, l'on peut découvrir son vocabulaire peut châtié, et surtout, le truc le plus énervant, son tic de langage. "Tch". "Tcha". Il n'y peut rien, c'est comme ça, il n'arrive pas à s'empêcher de le faire. Du coup, dès qu'il parle, vous pouvez être sûr à quatre-vingt-dix-neuf pour cent que vous y aurez le droit...

Camiel a une peur bleue de l'orage, le bruit lui rappelant un très mauvais épisode de sa vie... cependant, il ne l'a jamais dit à personne -pour sa phobie-, et se cache le mieux possible lorsqu'il sent que c'est sur le point d'exploser...

Parfois, il peut également s'avérer être totalement contradictoire. Autant dans ses gestes que dans ses paroles. Ce qui peut le faire passer pour un type pas sérieux. Il est addict à la nicotine. Il lui faut, au moins, ses cinq clopes quotidiennes pour qu'il se sente bien. Sans quoi, il devient une vraie pelote de nerfs, et peut s'avérer complètement dangereux... lorsqu'il est dans cet état, il n'a plus peur de rien, pas même d'une troupe de Kader, et peut foncer dans le tas, avec seulement une arme faite maison, et ou quelques lames... Sans peur. Ahah. Certains le qualifient de suicidaire, dans ces moments là.


Camiel est une créature plutôt maigre, pour sa taille. En effet, pour son mètre soixante-seize, il ne pèse que cinquante-cinq kilos. Ce n’est pas vraiment une question de choix, ou de génétique. Il pourrait être plus épais, si seulement il pouvait manger à sa faim chaque jour. Mais ce n’est pas le cas. Il est donc ce que l’on appelle un type tout sec. Cependant, c’est en partie une bonne chose. A défaut d’être fort, il est au moins rapide. Et cela joue souvent en sa faveur.

Il possède une démarche assurée, se tenant bien droit, les mains souvent dans les poches. Souvent, lorsqu'il s'assoit, il se relâche, et se voûte, comme si le poids du monde pèse sur ses épaules.

Sec, mais finement musclé, oui. A force de s’entrainer à manier des armes, et apprendre comment se battre. Oh, clairement, il n’est pas maître en art martiaux, ou quoi que ce soit. Mais disons qu’il sait se défendre si on l’attaque alors qu’il est désarmé. Après, pour sûr, il ne fera pas le poids face à un géant… il est doué, mais ce n’est pas un super héros.

Si l’on le met torse nu, et qu’on le regarde, l’on verra les muscles visibles, se dessinant sous sa peau si claire, lorsqu’il ne prend pas le soleil. Des cicatrices à droite, à gauche, ornant son pectoral gauche, son flanc droit, barrant son ventre. Les plus visibles et les plus lourdes moralement parlant sont sûrement celles au creux de sa paume droite, et celle cachée sous le cache œil… De dos, l’on peut surtout remarquer un tatouage, partant de sa nuque, suivant sa colonne vertébrale, et finissant à la naissance de ses fesses.

Il possède un visage allongé, aux traits fins. Parfois, lorsqu’il prend trop le soleil, ses taches de rousseur, habituellement légères et presque invisibles se font plus voyantes, parsemant son nez et ses pommettes. Son unique œil valide est vert émeraude, l’autre, toujours dissimulé sous un cache œil noir, mais tous deux surmontés d’une paire de fins sourcils de la même couleur que ses cheveux. De longs cheveux roux, qui encadrent ce visage. Il les attache souvent, lorsqu’il sent que cela va barder, et qu’il en a le temps.

Côté vestimentaire, il aime border des vêtements dans lesquels il se sent à l’aise. Débardeurs, t-shirt, sweat, veste en cuir ou long manteau, jeans, et rangers sont ce qu’il porte le plus souvent.

Il était une fois… car toute histoire commence ainsi, même si ce ne sont pas toutes des contes de fées. Celle de Camiel est loin d’en être un… mais elle commence ainsi. Alors laissez-moi vous la conter…

Il était une fois, un jeune Tiere. Il n’avait ni nom, ni prénom. Il n’était rien d’autre qu’un animal crée pour satisfaire une demande sur un marché bien juteux. Celui des animaux de compagnies. Humains et bêtes à la fois, usés comme objets sexuels, ou simples serviteurs… Les usages de ces créatures étaient multiples.

Revenons-en donc à notre mouton. Enfin… renard. C’est ce qu’il est. Un renard. Roux aux yeux verts émeraude, dans lesquels pétillait une étincelle de malice. Il avait été créé pour servir. L’on avait tenté, dès petit, de lui briser sa capacité à penser par lui-même, et à vrai dire, l’on pensait y être parvenu, après plusieurs années de dressage. Il fut alors mis en vente, mais contrairement aux autres Tiere, il le fut de manière... tout à fait illégale. Trop jeune pour être vendu, n'ayant pas encore subit sa première transformation. L'on était pourtant sûr qu'il rapporterait beaucoup... Et effectivement, plusieurs clients se sont battus pour l’avoir. Un jeune enfant, à la peau pâle, au visage mutin, avec ses tâches de rousseurs, et ses cheveux roux, cela ne pouvait qu’attirer, et très rapidement. Mais pas une clientèle forcément très saine…

Il fut gagné à des enchères privées par un homme, d’âge mur, originaire d’Irlande.

Si son maître prit soin de lui, dans un premier temps, devenant presque une figure paternelle pour le jeune renard sans identité -rebaptisé Sionnach, dans un premier temps, jusqu’à ce qu’il lui trouve un prénom plus correct-, lui parlant de son pays natal, de sa famille, lui apprenant les noms de famille de ses amis, les noms d’alcool, de nourriture, etc, son attitude changea du tout au tout, lorsque ses hormones se mirent à faire des siennes.

La première transformation fut faite sous les yeux de son maître, et elle s’avéra douloureuse. D’autant plus que pour avoir l’animal le plus parfait possible, ce dernier sorti la cravache pour lui apprendre la rigueur dans la transformation.

« Concentre-toi sur chaque partie de ton corps. » « Tu as oublié la queue. » « Les oreilles. » « Le nez. »

A chaque fois qu’il échouait, c’était un coup en plus sur son corps. Et une cicatrice dans son âme. La figure paternelle se brisait. L’homme n’avait rien de plus que n’importe quel maître, en réalité. Il devint rapidement un monstre aux yeux de Sionnach…

Considéré officiellement comme un homme, l’homme se mit à réfléchir à un prénom. Et c’est à ce moment que les rapports sexuels ont commencé. Il lui a violemment volé sa virginité, le salissant, le souillant jusqu’au plus profond de son âme, le dégoûtant à tout jamais de ce qui aurait pu être un plaisir. Et c’est après cette première fois qu’il le renomma Camiel. Rien ne s’arrangea ensuite. Et Camiel le supporta, des années durant.

Jusqu’à l’âge de dix-sept ans. Son maître ayant décrété qu’il était maintenant trop vieux, avait racheté un autre Tiere, illégalement encore. Un enfant. Il devait avoir le même âge que Camiel lorsqu’il fut acquit. Sauf que ce coup-ci, le maître ne voulait pas attendre après la première transformation pour profiter de ce jeune corps. Et c’est en trouvant ce pauvre enfant dans les bras de cette créature répugnante que Camiel à déchanté. Sans prendre le temps de réfléchir, il s’est transformé, et a bondit, trop crocs et griffes sortis sur son maître, pour protéger celui qu’il considérait déjà comme son petit frère. Et il a fait du dégâts, sur son vieux maître, qui, pour se défendre, n’eut nul d’autre choix que de s’emparer du couteau qu’il gardait toujours sur sa commode, au cas où un tel moment arriverait, et de le blesser. A l’œil. Lui crevant celui-ci.

Pour un œil perdu, c’était un visage entièrement défiguré qu’il avait causé. Mais l’enfant ne le remercia pas comme il l’avait espéré. Il hurla à l’aide, criant que le vieux Tiere jaloux venait de s’en prendre à leur maître… et ce fut la plus grosse déception de sa vie. Obligé de fuir ce qui a été, toute sa vie, jusqu’alors, sa demeure, il erra dans les rues, fuyant les troupes de Kader, et toute personne suspectée de vouloir le renvoyer à la boutique… ou pire.

Pour ne pas mourir de faim, il dut se mettre à voler. Au début, il se contentait de piquer sur les étals des marchands ambulants, des rayons dans les boutiques, avant de se mettre à voler de l’argent directement, puis à viser de plus en plus haut. Il s’est ainsi fait repérer, un jour. Par un Widerstand en repérage. C’est ainsi qu’il entendit parler de la résistance. Et qu’il décida de rejoindre leurs rangs. L’homme rencontré était plus vieux, de bien des années. Assez vieux pour pouvoir être son père. Et c’est ce qu’il devint, dans le cœur du rouquin. C’était le vieil O’Malley, le trafiquant d’armes de la Widerstand, un Verpasst tigre doré…. Et c’est lui qui a appris à Camiel tout ce qu’il sait aujourd’hui. Comment démonter une arme et la remonter en moins d’une minute. Comment en créer, à partir de pièces détachées, comment se procurer ses mêmes pièces, comment en voler, lorsqu’il en a le besoin, et surtout, comment manier chacune des armes qu’il peut bien créer… et vendre. En cinq ans, l’élève dépassa le maître. Et en cinq ans, la maladie emporta l’homme.

Aujourd’hui, Camiel n’a plus qu’un but. Se battre pour l’égalité des sien. Faire valoir leurs droits. Devenir les égaux des humains. Et permettre à la résistance d’écraser –ou écraser lui-même- tous ceux qui se dresseront sur leur chemin…